Ce guide vous expliquera à identifier les lunettes RAY-BAN produites avant que LUXOTTICA rachète la célèbre firme, c'est à dire celles dont les verres sont fabriqués par BAUSCH & LOMB.
Dans un premier temps on décrira le modèle et ses caractéristiques, pour ensuite dans une deuxième partie montrer les erreurs sur les copies de manière à parfaitement identifier celle-ci.
I) DESCRIPTION DU MODELE AVIATOR ET DE SES DERIVES.
a) Gravures sur les verres.
Les verres sont gravés "BL" près des branches, l'orientation peut être horizontale ou verticale, mais il existe également des rares cas où l'on retrouve ces gravures sur le haut des verres. Ceci est valable pour les montures à partir des années 70, car avant rien ne figurait sur les verres. Selon les années les gravures sont plus ou moins précises, la technique du laser est utilisée dans les années 90 alors qu'avant elles étaient gravées à l'aide d'un outil spécial.
Détail de la gravure "BL" sur le haut d'une monture shooter.
b) Marquage supérieur sur le pont.
Sur la barre supérieure est marqué "B&L RAY-BAN U.S.A.
Vous pouvez retrouver l'extension LIC à la suite, pour Long Island Crafted, c'est à dire qu'elles ont été fabriquées dans cette usine.
Sur les modèles précoces il est uniquement marqué RAY-BAN.
Détail du marquage du pont supérieur sur une outdoorsman 58mm photochromic.
Détail marquage LIC sur une aviator 62mm or blanc.
c) Marquage sur le revers du pont.
-Aucunes références pour les modèles avant ou début 60.
-"B&L 1/10 10k GF" pour les modèles des années 60. 10k, 12 k ou 24 k étant le taux d'or dans le placage (en carat). On peut également trouver GO, pour Gold Overlay. GF étant Gold Filled.
-"B&L XX YY USA" pour les modèles fin des années 60, 70 et 80.
-"B&L RAY-BAN XX YY" pour les modèles des années 90.
XX et YY sont des chiffres correspondants aux tailles.
XX: largeur maximum d'un verre.
YY: écart entre les deux verres, c'est à dire taille du pont.
On trouve généralement dans la gamme des aviators anciennes les tailles 52, 58 et 62. La taille 55 n'existe pas dans les verres fabriqués par Bausch & Lomb, mais seulement dans les modèles de Luxottica.
Détail du marquage sur le revers du pont d'une aviator 58mm ambermatic.
d) Les reposes nez.
Ils peuvent avoir différents aspects et coloris (voir photos). Ceux d'avant 1950 sont généralement jaunâtre.
Quelques exemples de reposes nez.
e) Logo sur le verre droit.
Le logo Ray Ban apparaît sur le verre droit dans la première moitié des années 80. Il est simplement peint. La firme décide d'apposer son logo sur le verre pour plusieurs raisons:
-certains concurrents tel qu'American Optical propose des modèles de lunettes tellement proche des "aviators" qu'il semble nécessaire à Bausch & Lomb de se démarquer afin qu'on puisse reconnaître du premier coup leurs produits.
-et enfin les copies faisant leur apparition, ceci était un moyen supplémentaire de la rendre plus difficile.
Pas de panique donc si votre verre ne comporte pas le logo Ray Ban, il s'agit peut être simplement un modèle d'avant 80.
Dans les années 90 apparaissent une multitude de déclinaisons du modèle aviator, le logo se personnalise donc. On retrouve des logos accompagnés:
-d'un éclair, il s'agit des modèles Chromax.
-d'un diamand pour les modèles Diamond Hard.
-le logo est en relief indiquant une paire en métal précieux.
-des anneaux olympique pour les versions olympic.
Naturellement tous ces modèles sont et ont été abondamment copiés.
f) Les différents modèles.
Les aviators se déclinent en trois modèles:
Aviator
Outdoorsman
Shooter
g) Les différents types de verres.
1) G-15, couleur vert sombre (un peu plus clair s'il date de plus de 50 ans).
2) RB 3, couleur vert clair.
3) B-15 marron ambre.
4) Miroir, soit en complet ou en partiel.
5) Photochromic, fonçant avec l'intensité lumineuse (il existe différentes couleurs, vert clair, jaune paille, presque transparent, gris clair).
6) Ambermatic, couleur ambre virant au brun au soleil d'été et au gris en hiver.
7) Ambermatic en miroir.
8) Kalichrome, qui amplifie l'intensité lumineuse.
9) Chromax B-20 ambre, qui intensifie certaines couleurs (vert, rouge et bleu).
10) Chromax A-30 violet, idem que précédent.
11) Diamond hard, verre incorporant un traitement de surface breveté par la N.A.S.A.
II) COMMENT RECONNAITRE LES FAUSSES.
Abordons maintenant le chapitre qui vous permettra d'identifier les copies.
Mise en garde:
Une paire de lunette de soleil n'est pas un gadget, elle a pour fonction de protéger vos yeux contre les rayons nocifs du soleil. Et c'est une erreur de croire que plus un verre est foncé, plus il vous protègera du soleil! Votre pupille va se dilater derrière un verre sombre afin de compenser le manque de luminosité. Si vos lunettes n'ont donc pas l'indice de protection suffisant contre les UV, vos yeux risquent d'être abimés par ceux-ci!
Il est de même pour le rayon de courbure des verres, essentiel au confort des yeux. Un mauvais rayon déforme le champs visuel et fatigue l'oeil du fait du phénomène de l'abérration visuelle.
Des verres de mauvaise qualité ne vont pas avoir le rendu aux niveaux des couleurs que devrait avoir une monture digne de ce nom et auront pour effet une abérration chromatique, ce qui va également fatiguer vos yeux.
Généralement des lunettes de contrefaçon ne remplissent pas ces fonctions essentielles car elles sont faites de matériaux de moindre qualité pour baisser au maximum le coût de fabrication.
Ces lunettes qui arrivent par conteneurs entiers d'Asie se vendent généralement aux alentours de 30, 40 euros, voire même beaucoup plus! Une vraie paire de Ray-Ban affiche pour prix de départ environ 100 euros.
NE METTEZ PAS VOS YEUX EN DANGER!!!
a) Le logo Ray-Ban.
Sur les fausses il est généralement placé loin du bord et ne suit absolument pas la courbure de la monture.
Comparaison entre un logo d'une fausse Ray-Ban et celui d'une vraie. Observez le positionnement, la différence est flagrante!
b) Les gravures BL.
-La gravure BL est en 4 parties. Un "E", un "L" en deux parties et un "3".
-Les hauteurs des lettres sont les mêmes.
-La partie surpérieurs du "B" est moins volumineuse que celle de la partie inférieure.
-La barre verticale du "L" rentre à mi-hauteur de la partie inférieure du "B".
Ces caractéristiques sont immuables, mais selon les époques de fabrication elles peuvent être plus ou moins précises. Cela est dû à la technique de gravure utilisée.
A gauche une gravure authentique sur une black aviator 62mm du début des années 80, notez la gravure moins prononcée.
A droite une gravure fantaisiste sur une fausse aviator diamond hard, notez le "L" en une partie et la barre du "B".
On dirait qu'elle n'a même pas été gravée, mais simplement peinte!
c) Eléments destinés à tromper l'acheteur.
Les vendeurs présentent souvent leurs fausses Ray-Ban accompagnées d'objets et éléments destinés à accréditer leur produit.
Evidemment tous ces accessoires ne sont que pure fantaisie pour vous endormir et vous faire croire que c'est des vraies!
Voici quelques exemples qui doivent appeler à votre vigilance:
Ces "tags" souvent jolis, accompagnent les faussent Ray-Ban, mais ne sont que pures immagination des faussaires.
Les vraies ne sont pas accompagnées de cet accessoires farfelus.
Un autre élément destiné à tromper l'acheteur est l'étiquette apposée sur le verre droit, lui aussi souvent fantaisiste.
Etiquettes nées de l'immagination des faussaires, notez également la présence des "tags".
Qui ne serait pas séduit par cette présentation alléchante surtout pour un prix de 30 ou 40€?!
Afin de pousser la tromperie à son sommet ces lunettes sont souvent accompagnées de faux certificats de garantie.
Ne vous laissez pas abuser, ces derniers sont pour les faussaires très facilement reproductibles.
La présence d'un certificat ne garantie en aucun cas l'authenticité.
J'ai trouvé ceux-ci en vente sur un site malais.
d) Autopsie de fausses Ray-Ban trouvés sur le net.
1. Ray-Ban diamond hard.
La Ray-Ban diamond hard constituait dans les années 90 le stade ultime du développement chez Bausch & Lomb, elle bénéficiait en outre d'un traitement de surface du verre mis au point par la Nasa, qui rendait le verre dix fois plus résistant aux rayures. Lorsqu'une "diamond hard" fait surface sur le marché de la vente le prix n'est généralement pas en-dessous des 400 euros. Cet engouement a bien entendu donné des idées aux faussaires...
1er exemple:
De prime abord cet ensemble peut paraître séduisant, mais les premières incohérences sont rapidemment décelables.
Que fait un certificat de garantie et une chiffonnette marqués "Bausch & Lomb"
(datant donc d'avant la vente au groupe italien en 1999) avec une plaquette "LUXOTTICA"?
Bausch & Lomb, le fabricant historique de Ray-Ban et LUXOTTICA l'actuel possesseur sont deux
entités différentes.
L'attention est également attirée par l'étui qui n'est absolument pas conforme.
Sur cette photo on constate que la gravure "BL" n'est pas conforme
et le logo Ray-Ban ne suis absolument pas la courbure de la monture
et de plus est, beaucoup trop éloigné du bord.
Gravure "BL" fantaisiste. L'étiquette nous indique que le verre est de type G15,
donc normalement de couleur vert foncé, or ici il est brun!
Nous avons affaire ici à une lunette de contrefaçon, et cette vue nous montre:
une plaquette "LUXOTTICA" qui n'a rien à faire avec une lunette de l'époque "Bausch & Lomb"
et un étui né de l'immagination des faussaires.
2ième exemple:
Présentation soignée, mais plusieurs choses attirent d'emblée notre attention:
-l'étui qui n'est pas conforme à une diamond hard.
-la couleur des verres, si comme l'étiquette l'indique G15, ils devraient être vert foncé ou miroir.
Logo Ray-Ban trop éloigné du bord et ne suivant pas la courbure de la monture,
et le diamant est trop ramassé.
Inscription intérieure purement fantaisiste, les vraies n'ont rien de marqué.
Gravure "BL" non conforme, et gravure "Ray-Ban" sur la branche qui devrait être clair.
2. Ray-Ban aviator.
L'aviator est certainement le modèle le plus copié, il suffit de faire un tour sur les sites d'enchères. Annoncées comme authentique et vendues souvent pour une trentaine d'euros, elles sont bien évidemment fausses. Tous les modèles sont copiés avec plus ou moins de réussite, on trouve donc des shooters, des chromax, des ambermatics... et même des cuirs!
1er exemple:
Fausse black aviator. Remarquez l'étui "chromax" qui n'a rien a faire avec ce modèle.
On retrouve ce type d'étui avec un peu tous les modèles contrefaits.
L'étiquette est complètement farfelue.
On retrouve le petit "tag" qui est un accessoire qui n'a jamais existé chez Ray-Ban.
2ième exemple:
Autre exemple de fausse, le modèle miroir. Le marché est littéralement innondé par ces
aviators mirrors. Les vraies sont par contre rares!
Conclusion.
Les faussaires imitent tout, montures, verres, marquages, boitiers, chiffonnettes, mais cela reste de piètre aspect du à une mauvaise qualité des matériaux utilisés. Si les verres des lunettes Ray-Ban de l'époque Bausch & Lomb sont en verre, celles des productions sud asiatique sont en polycarbonate ayant pour caractéristiques aucune résitance aux chocs, un mauvais rendu des couleurs et surtout une mauvaise filtration des UV.
Comparez deux montures, une vraie et une fausse, vous constaterez par vous même la différence!